jeudi 23 mai 2013

Aujourd'hui, 23 mai, est la 170ème année de l'ère baha'ie
par la déclaration du Bàb le 23 mai 1844.
Rendez-vous avec l'Histoire. La voici ci-dessous.


Le Bàb : précurseur de la Foi

En vérité, l’oppresseur a tué le Bien-Aimé des mondes, afin d'éteindre ensuite la lumière de Dieu parmi ses créatures et de détourner l'humanité du courant de vie céleste en ces jours réservés au Seigneur, le Clément, le Généreux.
         Bahà'u'llàh


Le berceau de la nouvelle révélation

    La Perse, berceau de la révélation baha'ie, a occupé une place unique dans l'histoire du monde. Dans ses premiers jours de grandeur, elle fut une véritable reine parmi les nations, sans rivale du point de vue de la civilisation, de la puissance et de la splendeur. Elle a donné au monde de grands rois et de grands hommes d'Etat, des prophètes, des poètes, des philosophes et es artistes. Zoroastre, Cyrus et Darius, Hàfiz et Firdawsi, Sa'di et Omar hayyàm ne sont que quelques-uns de ses célèbres fils. Elle eut des artisans inégalables; ses lames d'acier, ses poteries, ses tapis sont restés fameux et inimitables dans le monde entier. Dans le Proche et le Moyen Orient, elle a laissé partout des traces de sa grandeur passée.
     Mais au dix-huitième et dix-neuvième siècles, la Perse tomba dans la plus déplorable décadence. Sa gloire ancienne semblait irrémédiablement perdue. Le gouvernement était corrompu et semblait en proie à des difficultés financières insurmontables; certains des dirigeants étaient des êtres faibles, d'autres des monstres de cruauté. Les prêtres y étaient bigots et intolérants, le peuple, ignorants et superstitieux. La majorité appartenait à la secte musulmane shi'ihs, mais il y avait aussi un grand nombre de zoroastriens, de juifs et de chrétiens et diverses sectes antagonistes. 
     Tous se targuaient de suivre les maîtres sublimes qui les avait exhortés à adorer le Dieu unique et à suivre dans l'amour et l'unité, et cependant ils se fuyaient, se détestaient et se méprisaient les uns les autres, chaque secte considérant les autres comme impures, chacun traitant les autres de chiens ou de païens. La malédiction et l'exécration régnaient partout. Il était dangereux pour un juif ou un zoroastrien de sortir par temps de pluie car, si ses vêtements mouillés frôlaient seulement un musulman, celui-ci se prétendait souillé et pouvait lui prendre la vie pour cette offense. 
     Si un musulman recevait de l'argent d'un juif, d'un zoroastrien ou d'un chrétien, il devait le laver avant de le mettre en poche. Si un juif surprenait son fils donnant un verre d'eau à un pauvre mendiant musulman, il arrachait le verre des mains de l'enfant, car les malédictions plutôt que la bonté devait être le lot des infidèles. les musulmans eu-mêmes étaient divisés en sectes innombrables qui luttaient âprement et férocement les uns contre les autres. Les zoroastriens ne joignaient guère leur voix à ces récriminations mutuelles, mais ils vivaient en communautés séparées, refusant de s'associer à leurs compatriotes d'autres confessions.
     Les affaires sociales tout comme les affaires religieuses se trouvaient dans un état de décadence désespérante. L'éducation était négligée. On considérait la science et l'art d'occident comme impurs et contraire à la religion. La justice était corrompue. Pillages et vols étaient courants. Les routes étaient mauvaises et peu sûres. L'hygiène était  négligée d'une façon révoltante.
     Néanmoins, malgré tout cela, la lumière de la vie spirituelle n'était pas éteinte en Perse. Ici et là, au milieu de la frivolité et de la superstition, quelques âmes saintes et plus d'un coeur se languissaient de Dieu, comme le coeur d'Anna et de Siméon avant la venue du Christ. Beaucoup attendaient la venue du messager promis par Dieu et croyaient que le temps de son avènement était imminent. Telle apparaissait la situation en Perse quan le Bàb, le héraut de l'ère nouvelle, bouleversa le pays par son message.

Les premières années du Bàb

    Mirzà Ali Muhammad, qui prit par la suite le titre de Bàb (la Porte), naquit à Shiràz dans le sud de la Perse le 20 octobre 1819.
     Il était siyyid, c'est-à-dire descendant du prophète Mahomet. Son père, marchand notable, mourut peu après sa naissance et l'enfant fut confié à la garde de son oncle maternel, commerçant de Shiràz qui l'éleva.
Dans son enfance, il il apprit à lire et reçut l'éducation élémentaire traditionnelle dans son milieu. A l'âge de quinze ans, il entra dans le commerce, d'abord auprès de son tuteur, puis auprès d'un autre oncle qui vivait à Bushihr, port du golfe persique.
     Dans son adolescence, il était renommé pour sa grande beauté, le charme des ses manières, sa piété exceptionnelle et sa grande noblesse de caractère. Il observait rigoureusement les prières, le jeûne et les autres commandements de la religion musulmane; il n’obéissait pas seulement à la lettre mais à l'esprit des enseignements du Prophète. Il se maria vers l'âge de vingt-deux ans. De ce mariage naquit un fils qui mourut très jeune, dans la première année du ministère du Bàb.

La déclaration du Bàb
     Quand il atteignit sa vingt-cinquième année, répondant à un ordre divin, il déclara qu'il était choisi par Dieu, le Très Haut, et élevé au rang de Bàb.
     Dans A traveller's Narrative de E.G.Browne, nous lisons :
Il voulait exprimer par ce terme "Bàb" qu'il était la "Porte", la voie d’accès à un grand être  caché derrière le voile de gloire, possesseur de perfections innombrables et sans limites, auquel des liens d'amour le rattachaient et dont la volonté l'animait.
     En ce temps-là, la croyance en l'apparition imminente d'un messager divin était surtout répandue dans la secte des shaykhis, et ce fut à un maître distingué de cette secte Mollah Hussein Bushru'i que le Bàb annonça en premier lieu sa mission. La date exacte de cette déclaration est donnée dans le Bayàn, un des écrits du Bàb : deux heures 15 minutes après le coucher du soleil du cinquième jour du mois de jamàduyu'l-avval, en l'an 1260 de l'hégire (23 mai 1844). Abdu'l-Bahà naquit au cours de cette même nuit, mais on ne sait pas exactement à quelle heure. Après quelques jours d'études et d'anxieuses recherches, Mollah Hussein fut fermement convaincu que le messager longtemps attendu par les shi'ihs était apparu. L'ardent enthousiasme que cette découverte souleva en lui fut bientôt partagé par plusieurs de ses amis. Peu de temps après, la majeure partie des shaykhis acceptèrent le Bàb. Ils prirent le nom de Bàbis. Aussitôt la renommée du jeune prophète grandit et se répandit comme un éclair à travers tout le pays.

La persécution s'accentue

      A la suite des déclarations du Bàb et de l’inquiétante rapidité avec laquelle les gens de toutes classes, riches et pauvres, érudits et ignorants, répondaient ardemment à ses enseignements, les tentatives d'extermination devinrent de plus en plus implacables. On pilla et détruisit les maisons, on emmena les femmes. A Téhéran, à Fàrs, à Màzindaràn et ailleurs, d’innombrables croyants furent mis à mort. Beaucoup furent décapités, pendus, projetés par la gueule d'un canon, brûlés ou coupés en morceaux.
      Cependant, en dépit de toute répression, le mouvement progressait. Bien plus, par cette oppression, la foi des croyants se raffermissait et, en conséquence, maintes prophéties se rapportant à la venue du Mihdi furent littéralement accomplies. Notamment une tradition, rapportée par Jàbir et que les shi'ihs considèrent comme authentique, dit que : 
      En lui se manifesteront les perfections de Moïse, l'inestimable valeur de Jésus et la patience de Job; les êtres saints de son temps seront humiliés et leurs têtes seront échangés comme des présents, ainsi que le furent les turcs et les Daylamites qui connurent le même sort; ils seront tués et brûlés, ils seront dans l'épouvante, la terreur, la consternation; la terre sera rougie de leur sang et leurs femmes entreront en lamentations; ceux-là seront mes élus en vérité. (Bahà'ù'llàh, Le Livre de la certitude, p.117.)

Le martyre du Bàb

      Le 9 juillet 1850, le Bàb, alors dans sa trente et unième année, fut lui-même victime de la fureur fanatique de ses persécuteurs. Accompagné d'un jeune disciple dévoué nommé Aqà Muhammad-Ali, qui avait supplié ardemment qu'on lui permît de partager le martyre de son maître, il fut emmené dans la vieille cours des casernes de Tabriz. Environ deux heures avant midi, tous deux furent suspendus par des cordes passés sous les bras, de sorte que la tête de Muhammad-Ali reposât sur la poitrine de son maître bien-aimé. Un régiment de soldats arméniens fut mis en ligne et reçut l'ordre de tirer. Mais aussitôt après la salve, lorsque la fumée se dissipa, on retrouva le Bàb et son compagnon toujours en vie*. Les balles n'avaient fait que couper les cordes par lesquelles ils étaient suspendus, de sorte qu'ils étaient tombés sans se blesser. Le Bàb se rendit dans une salle proche de là. On l'y retrouva en conversation avec un de ses amis. Vers midi, ils furent suspendus pour la deuxième fois. Les arméniens, ayant constaté le résultat miraculeux, malgré leur décharge, refusèrent de tirer de nouveau, de sorte qu'on dut amener un autre régiment sur les lieux; il fit feu dés qu'il en reçut l'ordre. Cette fois, la salve fit son oeuvre.Les deux victimes furent criblés de balles et horriblement mutilés; cependant, les visages étaient restés presque intacts.

* Pendant qu'on les traînait, le Bàb avait affirmé que " nulle puissance humaine ne pourrait l'empêcher de terminer sa mission".



Cinquième anniversaire de l'arrestations des dirigeants baha'is iraniens  : c'est cinq années de trop. 
 "Aujourd'hui, les Baha'is d'Iran sont confrontés à une discrimination généralisée et enracinées " dit le Comité ONU